Laval face à son passé : Entre l'urgence d'un avenir durable et l'économie 

PÉTITION À L'ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUÉBEC

👉 https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-10601/index.html

Laval, 5 Janvier 2024


À Laval, nous sommes témoins d'un retour vers le passé alors que la municipalité envisage de réaffecter un terrain historique dédié à l'agriculture pour y établir une nouvelle zone industrielle. L'objectif est de construire un complexe cinématographique dans le quartier de Saint-François. Le terrain en question, appartenant à la ville et niché dans un paysage agricole bucolique à la lisière d'un quartier résidentiel, pourrait se vendre à un prix avantageux d’environ 14,60 $ le pied carré, et cela sans nécessiter d'appel d'offres.


Depuis l'annonce en mai 2022 de ce projet controversé, il a suscité de vives discussions autour de son site envisagé, et a connu plusieurs revirements notables. Parmi ceux-ci, un rapport accablant émis en juin 2022 par le Service d'urbanisme de Laval, qui suggérait de rejeter la demande de changement de zonage. Ce projet a également soulevé des questions sur l'acceptabilité sociale et a connu un rebondissement avec l'annulation, par le promoteur, de l'ouverture d'un registre pour un référendum. Cette série d'événements est suivie par l'abandon du premier projet à l'automne de la même année. En 2023, le projet a été réintroduit avec des modifications, notamment l'élimination du centre de formation initialement prévu. Une consultation publique écrite a été programmée durant les vacances de fin d'année, ajoutant un autre chapitre à l'histoire mouvementée de ce projet.


Bien que le terrain n'a pas été désigné comme terre agricole permanente dans les années 90 sous l’ère de l’ancien maire Vaillancourt, il a continué d'être cultivé jusqu'à une période récente. Alors qu'il était initialement destiné à devenir un écoquartier, l'avenir de ce terrain demeure incertain, offrant diverses possibilités. Il pourrait soit rester un espace agricole, soit être transformé en secteur résidentiel, ou, comme proposé récemment, être reconverti en nouvelle zone industrielle.


Il est étonnant de constater que, d'une part, notre maire affiche un engagement en faveur du développement durable, promouvant des initiatives environnementales, des quartiers sans voiture, et une réglementation exemplaire. D'autre part, en 2022, il est prêt à prioriser un développement vite vite vite au nom de l’économie, au risque de négliger les recommandations de son propre service d'urbanisme. Cette dualité soulève des questions, notamment sur l'équilibre entre croissance économique et préservation environnementale.


Bien que le projet représente des avantages économiques, il est essentiel de reconsidérer son emplacement dans une optique de développement durable. En tenant compte des directives de la Loi sur le développement durable (LDD art. 6), les orientations gouvernementales et du plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), il apparaît judicieux d'envisager un site alternatif pour l'industrie du cinéma.


Dans cette perspective, pourquoi ne pas envisager l'ancien site du ciné-parc ou un autre lieu similaire comme emplacement alternatif? Ce choix ne serait pas seulement symbolique, en renouant avec l'histoire cinématographique de Laval, mais aussi pratique, en réutilisant un espace déjà associé au cinéma. Cette proposition permettrait de préserver nos précieuses terres agricoles cultivables, qui ne représentent qu’environ 2% du territoire au Québec, tout en réintégrant un lieu historique dans le tissu culturel contemporain de la ville. Cette approche à long terme offrirait un équilibre entre le développement industriel et la protection de l'environnement, reflétant ainsi les valeurs et les aspirations de la communauté de Laval dans ce projet controversé.


Aujourd'hui, les citoyens et les citoyennes restent dans l'attente des réponses promises par la municipalité concernant les interrogations soulevées durant la consultation du 13 décembre 2023, et il leur est désormais impossible de participer démocratiquement en ouvrant un registre d'approbation référendaire. Cette situation illustre parfaitement les lacunes d'un projet municipal, marqué par une démarche chaotique du début à la fin, en contradiction flagrante avec l'image de « Laval, une ville aux pratiques inspirantes » promue dans sa politique de consultation publique et de participation citoyenne adoptée en 2021


Peut-être avons-nous oublié, en ce début d'année 2024, l'urgence d'agir vite vite vite, avec la célérité et la détermination d'un cowboy fringant, pour un avenir durable qui résonne en chanson pour nos générations futures. 


Co-porte-parole de la Coalition Mobilisations Citoyennes Environnementales de Laval (CMCEL)

Jonathan Tremblay

CiteCinema.avi

« À la suite de cette assemblée, du 14 décembre 2023 au 12 janvier 2024, il est possible de transmettre vos commentaires par écrit de 2 manières (par courriel ou par la poste) :

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Service de l’urbanisme
À l’attention de Madame Julie Côté
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